Au centre de la terre

Départ aux aurores pour tracer les 4H de route qui nous séparent de la destination de la journée : Craters of the moon NM. Paysages volcaniques où des coulées de lave de plus de 2000 ans se sont solidifiées. Le parc est vraiment excentré et pourtant nous sommes étonnés du nombre de visiteurs. Mais toujours pas d’européen. Nous suivons la route du parc en faisant les arrêts proposés. L’après midi se termine par la découverte de grottes sous les laves. Il y fait très frais, de l’eau s’écoule des parois. Ce sont les stalactites qui fondent. 18H nous sortons du parc. Soirée à Arco où quelques motels créent un semblant d’animation.

This is the place

Nous démarrons la journée par la visite du Capitol. Des visites guidées sont normalement programmées toutes les 1/2 H. En fait, nous ne verrons personne et nous nous promenons tranquillement pendant 1H à l’intérieur. Le hall d’entrée est impressionnant, la visite nous plait bien. Ensuite, nous nous rendons à «This is the place state park», reconstitution d’un village mormon du début du 18ème siècle. «This is the place» est la phrase prononcée par Brigham Young, le fondateur de l’église mormone lors de son arrivée sur le territoire qui allait devenir Salt Lake City. Nous déambulons pendant 3H entre les diverses constructions et les personnages en costumes d’époque. Le village met bien en évidence le sens de l’organisation, du travail et de l’entraide communautaire, valeurs fondamentales du dogme mormon. Après la pause déjeuner, nous quittons Salt Lake City pour longer le grand lac salé et Antelope Island. L’île est reliée au continent par une route et est peuplée de milliers d’oiseaux. Quelques endroits ont été spécialement aménagés pour la baignade. Malgré l’expérience inoubliable décrite dans tous les guides de voyages, la baignade ne nous inspire pas pour autant. L’odeur et l’aspect de l’eau nous arrêtent de suite, nous ne trempons que les mollets. Nous bouclons le tour de l’île par la plus surprenante des rencontres : nos premiers bisons en liberté. L’île en compte environ 700. Bien évidemment, il y a obligation de rester dans la voiture, mais nous nous contorsionnons pour les photographier et les filmer. Au bout de quelques minutes, je trouve qu’ils nous regardent un peu de travers. Ordre est donné de repartir. Fin d’une journée bien remplie, avec un programme des plus variés. Tout ce que l’on aime...

En pays mormon

3 heures de route pour arriver à Salt Lake City, capitale administrative de l’Utah et surtout capitale historique et religieuse des Mormons. Tout le centre ville est organisé autour de Temple Square, où se trouve l’ensemble des édifices dédiés à l’église de Jésus Christ des saints des derniers jours (en anglais : LDS church). Nous pourrons rentrer dans tous les édifices sauf le Salt Lake Temple interdit aux gentils, à savoir les non mormons. En fait, nous sommes de suite pris en charge par des adeptes, qui nous guident dans les couloirs, nous font voir ce que nous pouvons et devons voir et tout cela avec un sourire des plus affables. La bonne vieille phrase «we’re french, we don’t understand» ne marche pas ici. On vous trouve aussitôt une missionnaire francophone, qui se fera un plaisir de vous escorter et de vous réciter un discours bien rodé. Nous, ce sera sister Ash-Ha d’origine tahitienne. A la fin de la visite, elle nous propose de nous faire parvenir le livre de référence des mormons en version française. Curieux, nous acceptons. Nous ne percutons pas assez vite que ce n’est pas par la poste mais porté à domicile. Cool !! D’ici le 20/07, nous devrions donc voir débarquer des missionnaires mormons à Chécy. Ce sont les voisins qui vont en faire une tête. Tout l’après midi, les garçons sont à la fête. Imaginez, toutes les jeunes femmes les regardent avec le sourire et l’air béat. C’est ça, le monde merveilleux des mormons : tout le monde est beau et gentil. Plus prosaïquement, il faut recruter et avec le sourire c‘est plus facile. Pour des non adeptes, c’est un peu confondant de naïveté et de mièvrerie. Nous retournons à la vraie vie autour d’une bonne glace au Starbuck Coffee. Soirée chinoise pour changer un peu. A 21H30, nous rentrons nous mettre au frais dans nos chambres climatisées : Salt Lake City est un four.

LDS Conférence center

Salt Lake Temple et Tabernacle

Vue de Salt Lake City


Joseph Smith Memorial Building

Orgue du Tabernacle

Entre Colorado et Utah

Toute la journée est consacrée à la visite du parc Dinosaur National Monument. Il a la particularité d’être à cheval entre les deux états Utah et Colorado. Matinée dans le Colorado. C’est sans conteste la plus belle partie du parc. Il suffit de suivre une route en cul de sac de 50 kms avec arrêts photos. Au bout de la route, un superbe sentier de randonnée, le Harper’s Corner trail permet d'admirer de magnifiques paysages. Malheureusement les mouches et les affreux moustiques sont encore de la partie. Après la pause déjeuner, nous passons l’Utah pour visiter la partie ouest du parc. Beaucoup plus aménagée pour le camping et le nautisme, elle nous enthousiasme moins. A noter néanmoins, de jolis dessins rupestres sur les falaises. Comme l’annonce le descriptif, le premier sentier de rando que nous choisissons, nous fait passer «au plus près des roches». Sans doute, mais nous en retiendrons surtout la chaleur insoutenable, l’absence d’ombre et d’air. Même prendre une photos relève de l’effort. En fin d’après midi, nous hésitons à nous lancer dans un sentier réputé ombragé et agréable. Mais la présence de la rivière est la garantie de se retrouver encore en contact avec des moustiques. Le temps de se décider, c’est trop tard. Malgré le répulsif en permanence à portée de main, ce soir nous ne sommes que boutons, piqûres et taches rouges. Des 1er prix de beauté en somme!!

Maudites arches

8h, nous quittons l'hôtel pour une matinée «piste». Nous remontons le Colorado National Monument pour bifurquer vers «la rattlesnake canyon road», au bout de laquelle se trouve la 2nde concentration d’Arches des Etats-Unis après le célèbre parc national, Arches. 10 miles à parcourir, où cailloux, ornières, montées et descentes alternent sans cesse. A 2 miles du but, nous devons nous résoudre à laisser la voiture et à continuer à pied. Même si c’est un 4*4, elle est trop basse et on risque d’accrocher sur les pierres. C’est parti, en plein cagnard mais en descente. Ca se fait plutôt bien. En revanche, déception à l’arrivée dans le canyon. Les arches ne sont accessibles qu’au bout d’un sentier de 2 miles aller. Nous étions persuadés qu’il s’agissait d’une boucle de 2 miles. Cela change considérablement la donne. Sachant ce qui nous attend déjà pour regagner la voiture, nous laissons tomber. Nous nous contentons de 2 ou 3 points de vue facilement accessibles. Puis nous amorçons le retour. 1h30 plus tard en sueur et décomposés, nous apercevons enfin la voiture. Nous sortons le pique-nique, histoire de reprendre un peu nos idées et des couleurs. Mais l’endroit est peuplé de petits insectes mangeurs de femmes: mon front en a d’ailleurs fait largement les frais. C’est reparti pour 8 miles de secousses. Histoire d’en rajouter encore un peu, nous nous plantons sur la fin du parcours. Heureusement, nous croisons des américains qui nous remettent sur le bon chemin. 14h 15, nous retrouvons enfin la route goudronnée du Colorado National Monument. Bilan de la matinée : 5h de galère pour 3 ou 4 photos. L’apres-midi parait bien calme après nos tribulations matinales. Nous nous contentons de suivre la route et d’ arrêter aux différents points de vue. 16h, fin de la visite du parc. Il nous reste 1h40 de route pour gagner l’hotel. Check-in rapide, la piscine n’attend que nous. Quelques brasses plus tard, nous sommes attablés devant 3 beaux steak bien grillés des plus appétissants. Vive le sport, vive les portions à l'américaine...

Paysages variés du Colorado

La journée démarre dès 8H. Nous remontons vers le nord en traversant la région des lacs. Paysages de pins et de bouleaux, et au détour des virages de nombreux lacs. Nous choisissons de faire le tour du Ward Lake, accompagnés par les incontournables moustiques. Cette fois-ci, nous avons prévu l’invasion et nous nous pulvérisons de répulsif. Effet garanti, il faut juste renouveler l’opération régulièrement. Malgré tout, 2 ou 3 vicieux arrivent à leur fin. Arrêt suivant : La Mesa Lake recreation area. Nous bouclons un parcours d’une heure 30 qui relie plusieurs lacs. Laurent s’illustre en secourant deux américaines harcelées par les moustiques. Vite, un coup de répulsif et voilà comment l’on se fait des amies pour la vie. Arrêt déjeuner sur la route dans le general store d’une tout petite ville. General, car on peut y manger, boire un coup, acheter des médicaments, de l’alimentaire ou même des vis. Accessoirement, cela fait aussi office de bibliothèque. A 14H, nous entrons dans le parc Colorado National Monument. On part pour un trail de 2,8 km. Il fait très lourd, nous craignons l’orage, mais il ne tombe que quelques gouttes. Nous marchons, marchons, marchons, montons mais nous n’en voyons pas le bout. 1H45 plus tard, la voiture est enfin en vue. Après vérification, le trail faisait 2,8 km aller et non pas aller et retour. Nous nous promettons d’être plus vigilant pour le prochain. Le parc se visite aussi beaucoup en voiture et offre le long de la route de formidables points de vue. A 18H, après une dernière petite rando (tout à fait raisonnable celle-ci) nous prenons la direction de l’hôtel situé à quelques kilomètres. Nous mettons à profit la longue soirée pour acheter le petit déjeuner et le pique nique de demain. On termine par un petit resto italien. Trop bon !

Black Canyon

Pas encore défigurés mais tout boursouflés, nous commençons la journée par le premier petit dej. hors de l’hôtel. Sûr de nous, nous passons fièrement commande. De suite la serveuse est sceptique et insiste sur la taille des pancakes et toasts. La précision s’impose en effet. Nous revoyons notre commande à la baisse : de 3 à 2 pancakes pour les garçons et moi de 3 toasts à 2. Les assiettes arrivent : en fait un seul aurait suffi. Espérant pouvoir digérer le tout, nous prenons la route pour le Black Canyon of the Gunnisson National Park. Petit arrêt en cours de route pour acheter le traditionnel pique nique. Boutique miteuse perdue au milieu de nulle part,le fils montant la garde à pas cadencé autour du congélateur, le père avachi dans un vieux fauteuil et baratinant «on ne saura jamais quoi». Comme dans un mauvais film d’horreur, nous nous imaginons victime de ces deux affreux demeurés. Mais bon, rien ne se passe. Nous arrivons au Black Canyon vers 11H. C’est une des gorges les plus sauvages et les spectaculaires des Etats Unis, creusée par la Gunnisson river. C’est ici que se trouve la falaise la plus haute des US (+ de 800 mètres). Loin des grandes villes, le parc est peu fréquenté. C’est donc un vrai bonheur que de faire les sentiers aménagés, le parc se visitant essentiellement en voiture. Malgré l’altitude, il y fait très chaud. Nos mollets bien rouge ce soir en témoignent. Nous sortons du parc vers 16H30, juste à l’heure du goûter, que les garçons n’hésitent pas à rappeler. Petite pause «glace», avant de reprendre la voiture pour une heure de trajet. Nous dormons à Cedaredge, attrayante bourgade où tout ferme à 20H, dixit la réceptionniste de l’hôtel. Douches prises, on file diner dans le seul endroit où règne un semblant de vie sociale : la pizzeria !! 20H30, nous sommes prêts pour aller nous coucher.

Les éléments se déchainent

Le décalage horaire absorbé, nous avons resserré le timing : départ du lodge 8H. L’horaire est d’autant plus respecté que le petit dej. servi se résume à une tasse de thé ou de café. Nous nous rabattons sur le magasin attenant à l’hôtel. Même misère : nous devrons nous contenter d’un paquet de cookies. La matinée est consacrée au Great Sand Dunes. Nous partons pour l'ascension des dunes, sous un soleil généreux. L’indice UV annoncé est de 9, ça va cogner ! Pourtant un facteur météo non prévu, le vent, va nous saisir dès la descente de voiture au pied des dunes. Il est hallucinant de force. De suite, nous attrapons pantalons et Kways. Cela reste difficile de grimper et de lutter contre un vent si violent et du sable qui s’infiltre par tout. Au bout d’une heure d’ascension, épuisés nous redescendons. Arrivés au parking nous commençons à nous déshabiller quand une nouvelle lutte s’engage. Cette fois-ci les moustiques ont décidé de nous pourrir la vie. En quelques minutes, nous sommes couverts d’esthétiques spots rouges. Nous rentrons vite dans la voiture. Mais quelques spécimens de ces bestioles ont réussi à pénétrer. Bataille rangée, nous avons gain de cause. La fin de la matinée est consacrée aux Zapata Falls situées à la sortie du parc. Pour les photographier, il faut marcher dans un courant d’eau glacé. L’hypothermie me gâte, pour les garçons, c’est à peine mieux. Horrible ! Au retour, avant de remettre les chaussures, une précaution s’impose : compter nos orteils. Ils sont tous là, nous disons adieu au Great Sand Dunes. L’après midi, nous parcourons la Silver Thread Scenic Byway, qui suit le Rio Grande. Nous faisons stop à South Fork, puis à Creede ancienne grande ville minière. Nous dormons à Lake City, joli petit village réputé pour sa chasse, sa pêche et ses moustiques. Le diner se résume à un perpétuel affrontement. Le grand gagnant de la soirée, Laurent, piqué plusieurs fois même à travers le T-shirt. On se réfugie dans la chambre, où le dernier son entendu, un affreux Bzz Bzz ne laisse rien présager de bon pour la nuit à venir.